A la maison d’arrêt de Périgueux (165 prisonniers), six détenus sur dix sont à la recherche d’un patron. Mais une seule entreprise en fait travailler un. La direction de l’établissement aimerait booster l’activité. Elle espère jusqu’à sept recrutements.
Pour faire la lumière sur ce dispositif méconnu, elle recevait mercredi 1er octobre une délégation d’entrepreneurs et de la chambre de commerce et d’industrie, avec quelques élus départementaux.
Les avantages sont multiples. Socialement, l’entreprise contribue à la réinsertion de son salarié. L’exemple donné aurait ainsi retrouvé fierté et dignité, selon le directeur de la prison. Trois matinées par semaine, il rejoint un espace dédié de la maison d’arrêt pour nettoyer des cagettes qui lui sont apportées par la société Cofidur EMS, son employeur. Implantée à Boulazac, l’entreprise est spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques pour l’aéronautique.
Financièrement, un recruteur y trouve son compte. Pas de locaux, pas de frais de fonctionnement, des simplicités administratives. Mais aussi la possibilité de rémunérer à 45% du SMIC, avec des charges patronales diminuées. 5,64 € de l’heure contre 16,04 € pour le salarié ordinaire. Mais aussi quatre fois moins qu’un intérimaire.
La productivité est renforcée par l’absence de distraction. L’activité évidemment est très encadrée. Le recruteur se charge de la formation du personnel, vient contrôler son travail a minima chaque quinzaine. Les candidats à l’emploi doivent aussi convaincre une commission d’évaluation de leurs capacités. Le savoir-faire autant que le savoir être sont déterminants.
Sources
Dordogne Libre, 02/10/2025, p 3
