Le géant pharmaceutique Sanofi était mardi devant le tribunal correctionnel de Pau. Poursuivi par un transporteur qui lui reproche d’avoir manqué à ses obligations de sécurité et d’être par la même responsable de sa perte de vision.
Les faits remontent au 11 avril 2022, à Mourenx. Le plaignant livre une cargaison de soude à l’industriel, par camion. A l’arrivée, il propose de prêter main forte à l’intérimaire chargé de raccorder le bras de chargement à la citerne.
Mais, pour des raisons inexpliquées, ni la pompe ni la vanne de by-pass ne sont fermées et, au moment de la connexion, le chauffeur reçoit en pleine figure un jet de soude d’une pression de 6 bars.
La victime a perdu l’usage d’un œil et subi 14 opérations pour tenter de sauver l’autre. Plus en mesure de reprendre son travail, sans perspective professionnelle et plongé dans la dépression, l’homme réclame 50 000 € de dommages et intérêts.
La défense de Sanofi fait porter la responsabilité aux deux protagonistes, estimant que l’opérateur n’a pas pris le temps de demander l’autorisation du laboratoire avant de procéder à la connexion et que le chauffeur n’avait tout simplement pas à toucher les installations, devant à tout le moins porter un heaume de protection.
Le tribunal rendra son délibéré le 18 novembre.
Sources
Sud Ouest, toutes éditions, 1/10/2025, p5
